Medi Investigation
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Dakhla: Une 4L avec vue sur l’océan.

Mardi 13 mai 2014

C’est un lieu hors du temps où nombre de personnes viennent retrouver celui qu’elles ont perdu dans les méandres du quotidien.

Contemplatifs à la recherche de nouveaux horizons, cadres stressés désireux de mettre leur vie entre parenthèses l’histoire de quelques jours, sportifs amateurs de sensations fortes, habitués à jouer avec les éléments. Et il y a ceux qui ont tout plaqué, ou presque, pour vivre de leur passion. La magie de Dakhla, c’est qu’elle attire tous ces profils. Et est capable de tous les combler.

Dakhla, paradis sur terre, est un savant dosage d’éléments. L’océan qui entre en lagune dans le désert, étalant des camaïeux de bleu et de vert. Des dunes d’un sable blanc et fin offrant reliefs et mirages à perte de vue. Et ce vent, fidèle à sa réputation, constant, sans jamais être impétueux.

Séjourner à Dakhla c’est prendre le risque de ne jamais mettre le pied dans l’avion du retour…

L’une de ces personnalités otage volontaire de Dakhla, c’est Hamada. Peau mate et longs cils, il possède ce qu’on appelle en langage familier « une sacrée gueule », un rire communicatif reconnaissable entre mille et un karma puissant.

La première fois que je l’ai rencontré, c’était en 2009. A l’époque, il venait d’acheter sa caravane. Car jusque-là, c’était dans sa voiture, une 4L, qu’il vivait. Il était venu avec depuis Agadir, sa ville d’origine, et s’était installé sur une des plages de la région Oued Eddahab-Lagouira, sur cette côte aux airs d’infini. Une 4L avec vue sur l’océan.

Sa caravane, c’était le confort. Et les débuts de son école de kite-surf. Son matériel, quelques planches et cerfs-volants, étaient posés à côté sous une tonnelle. C’était aussi les débuts de sa marque. Une marque au nom qui résonne, à son image, comme une invitation au fun : « Yalah » !

Petit à petit, c’est un véritable univers qu’il a créé. Après avoir acheté un bout de local à l’entrée de la ville pour y stocker une partie de son matériel, il s’est agrandit. Aujourd’hui, son magasin coloré est quasiment un passage obligé. Parti de quelques tee-shirts, il a dessiné une collection entière de vêtements de plage sur lesquels on peut voir ses silhouettes fétiches : ce qu’il appelle le djellaba-man, l’homme en djellaba, un dromadaire, sa 4L, bien sûr, ou encore sa propre silhouette en action sur un kite-surf.

Hamada a osé sauter le pas et vit aujourd’hui de sa passion et, désormais avec sa femme, d’amour, de soleil et d’eau salée. De Dakhla, Hamada n’est jamais reparti. Et ne compte pas en partir de sitôt.

Un texte de: Solène Nicolas
 

Capsules et moments forts de cet épisode
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