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8 mars: ces Marocaines d’exception

8 mars: ces Marocaines d’exception
Samedi 06 mars 2021 à 23:07

La femme a toujours eu une place prépondérante au sein de la société marocaine. Au fil des décennies, la femme marocaine a su non seulement s'imposer dans les domaines réservés jusque-là aux hommes, mais aussi y exceller.

A l'occasion de la journée internationale de la femme, Medi1news.com revient sur le parcours de certaines femmes d'exception.

L'histoire du Maroc regorge d'exemples de femmes fortes et influentes qui ont  gouverné dans l'ombre et dans la plus grande discrétion à l'exemple de Zeyneb Ennafzaouia. Elle est originaire de l'est d'Ifriquia, actuelle Tunisie. Son père s'exile à Aghmat dans l'Atlas. Ennafzaouia est l'épouse de Youssef Ibn Tachfine, le fondateur de la dynastie Almoravide. 

Autre femme qui a marqué son époque, Essayida Al Hourra. Originaire de Grenade, elle s’enfuit durant la "Reconquista" à Chaouen, ville fondée par son grand-père. Essayida Al Houra  se marie avec un ami de son père âgé de 30 ans de plus qu'elle. À sa mort, elle lui succède au poste de Gouverneur de Tétouan.

Dès la mise en place du protectorat en 1912, la femme marocaine s’est battue pour briser les chaînes coloniales françaises et espagnoles et dénoncer toutes les formes d’injustice.  La journée internationale de la femme est  l’occasion de mettre la lumière sur ces femmes. 

L’histoire retient en mémoire les noms de Fatima-Zahra Bent Moulay Hassan Belghiti, première martyre à tomber  lors d’une manifestation à Marrakech le 15 août 1953) mais aussi celui de Malika El Fassi,  unique femme signataire du Manifeste de l'Indépendance sans oublier Fatna Mansar, Saadia Bouhaddou, Ghalia Moujahid, Aicha et Mina Senhaji, Zohra Torrichi et Rabiaa Taibi. Ces femmes d’exceptions ont intégré la résistance armée, mettant leurs vies en jeu pour la cause nationale. 

Modèle pour toutes les femmes marocaines, la Princesse Lalla Aicha a prononcé un discours vibrant à Tanger le 11 avril 1947 en faveur de l’indépendance. Symbole de l’indépendance, la Princesse Lalla Aicha est la première ambassadrice du monde arabe. 

Le destin brisé de Touria Chaoui a marqué les esprits. Première femme pilote marocaine et arabe. Elle obtient son brevet à l’âge de 16 ans seulement de l’école de formations des pilotes de Tit Mellil.  

A l’occasion du retour du sultan d’exil en 1955, elle lâche des tracts de bienvenue de son avion monoplace. Tout portait à croire qu’un destin hors du commun attendait la jeune pilote, mais elle fut assassinée à l'âge de 19 ans.

Dans le domaine sportif, les femmes marocaines ont réussi à porter les couleurs du pays au plus haut niveau à l’instar de Nawel Moutawakil, qui est devenue, en 1984, la première femme marocaine, arabe et musulmane a remporté une médaille d'or olympique à l'occasion des Jeux de Los Angeles en plus de deux titres continentaux sur 400 mètres haies, en 1984 et 1985.

Après avoir occupé le poste de ministre de la Jeunesse et des sports de 2007 à 2009, Nawel Moutawakil est actuellement membre du bureau exécutif et vice-présidente du Comité international olympique.

Nezha Bidouane, spécialiste du 400 mètres haies, a remporté le titre de championne du monde à deux reprises en 1999 et en 2001. Bidouane a également remporté les Jeux Méditerranéens de 1993 et 1997, la Coupe du monde des nations en 1998, les Jeux de la Francophonie en 2001 et les Jeux Panarabes en 2004.

En alpinisme, Bouchra Baibanou a longtemps fait parler d’elle. Elle est non seulement la première marocaine, mais aussi la première nord africaine à avoir gravi l’Everest, le plus haut sommet au monde. 

En natation, c’est Sara El Bekri qui a porté haut et fort les couleurs du Maroc. Elle est la première nageuse marocaine à participer aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008. En 2010, elle est médaillée d'or au Championnat d'Afrique sur le 100 m et le 50 m brasse.

Dans le monde des lettres, la condition féminine a été longtemps associée au nom de Fatema Mernissi. Sociologue et féministe de la première heure, l’écrivaine a marqué des générations avec son talent qui lui a valu en 2003, le prix littéraire des Princes des Asturies. 

Avec plus de 500.000 exemplaires vendus l'année de sa parution et un million d'exemplaires atteint, tous formats confondus, à la fin 2019, le roman “Chanson douce” de Leila Slimani, a propulsé l’écrivaine franco-marocaine aux devants de la scène. Son roman lui a valu un Prix Goncourt en 2016. 

Les femmes marocaines brillent de mille feux dans le domaine scientifique également. Hajar Moussanif, professeur à l’Université Cadi Ayyad, a fait parler d’elle récemment pour avoir créé le tout premier robot 100% marocain, “Shama”, capable de reconnaître des objets, identifier des visages et les émotions humaines, lire un texte et proposer des recettes de cuisine.  Ce robot a nécessité un investissement de  9.000 DH pour l’achat de cartes électroniques, du mannequin, de servomoteurs, de moteurs. Le volet “Softaware” a été développé par Hajar Moussanif et ses étudiants de l’université Cadi Ayad de Marrakech.

Grâce à sa détermination, sa persévérance et ses acquis académiques et professionnels, Najat Mokhtar a pu se hisser au plus haut rang de l’Agence internationale de l’énergie atomique. En 2019, elle est nommée directrice adjointe chargée des sciences et des applications nucléaires  à l’AIEA. Une mission que la scientifique considère comme “un nouveau défi et une grande responsabilité pour le développement de nouvelles technologies nucléaires”.


Concernant la politique, la Marocaine la plus connue est sans aucun doute Zoulikha Nasri. La native d’Oujda est la première marocaine à exercer en tant que Conseiller royal. Elle a été nommée à ce poste  par le Roi Mohammed VI en 2000.  Feue Zoulikha Nasri s'était impliquée dans la réforme du code de la famille, la Moudawana.

La liste est non exhaustive. De nombreuses femmes tapis dans l’ombre participent à la construction d’un Maroc meilleur. Policières, militaires, médecins, institutrices ou encore agentes d’entretiens, elles étaient en première ligne durant la pandémie du Covid-19. Un grand merci à elles. 

 

Source : Yousra El Aouiri
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