Couverture live

Violences au Sénégal : Le bilan grimpe à 11 morts

Actualités
samedi 03 juin 2023
08:50
Écoutez l'article
Violences au Sénégal : Le bilan grimpe à 11 morts
Medi1news - Map
Écoutez l'article

Les violences au Sénégal se sont intensifiées après la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant politique Ousmane Sonko, qui est également candidat à l'élection présidentielle de février 2024. Le bilan tragique s'élève désormais à 11 morts, avec deux décès supplémentaires survenus vendredi lors des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, selon les médias locaux.

L'Agence de presse officielle sénégalaise (APS) a rapporté qu'une personne a été tuée lors des affrontements à Cap Skirring, dans la région de Ziguinchor (sud), tandis qu'un jeune garçon a perdu la vie lors des manifestations à Guinaw Rail, une commune d'arrondissement située dans le département de Pikine (ouest), selon plusieurs sources citées par l'APS.

Les manifestants ont perpétré des actes de vandalisme en saccageant plusieurs bâtiments publics et privés, y compris le service départemental du Trésor public de Pikine, des banques, des stations-service et des véhicules. Deux banques et le siège d'une institution de microfinance ont été pillés, et un véhicule a été incendié près du service départemental du Trésor public de Pikine.

Ces violences ont éclaté à Dakar, la capitale, ainsi que dans d'autres villes, suite au verdict rendu jeudi par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar, qui a condamné Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse".

Le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a déploré la perte de neuf vies lors des manifestations de jeudi, déclarant lors d'une conférence de presse dans la nuit de jeudi à vendredi : "Nous avons constaté avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés et, malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor".

En réponse à ces troubles, le ministre de l'Intérieur a annoncé des restrictions d'accès aux réseaux sociaux tels que Facebook, WhatsApp et Twitter, dans le but de mettre fin à la diffusion de messages haineux et subversifs.

Des heurts sporadiques ont été signalés vendredi dans la capitale et en Casamance, selon Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement, qui a qualifié ces événements de "moments difficiles pour la nation sénégalaise" ajoutant qu'il ne s'agissait pas d'une manifestation populaire avec des revendications politiques, mais plutôt d'actes de vandalisme et de banditisme perpétrés par des malfaiteurs.

Des véhicules des forces armées ont été déployés dans certains quartiers stratégiques de Dakar pour soutenir les forces de police et de gendarmerie, notamment sur la Corniche, dans le quartier Plateau et sur la Place de l'Indépendance.

En conséquence de ces violences, les cours ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre dans les universités de Dakar et de Ziguinchor. De même, la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) et la Fédération sénégalaise de rugby (FSR) ont reporté leurs activités sportives en raison des scènes de violence meurtrières qui ont éclaté après l'annonce de la condamnation de Sonko.

Dans un communiqué, la LSFP a annoncé le report à une date ultérieure de tous les matchs de la Ligue 1 et de la Ligue 2 prévus ce week-end et lundi.

Par crainte de nouveaux actes de pillage, de nombreux magasins sont restés fermés à Dakar, et les rues portaient encore les traces des violences de la veille.

Il convient de rappeler qu'Ousmane Sonko, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024, avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour diffamation à l'encontre du ministre du tourisme à la fin du mois de mars. Si cette condamnation est maintenue en cassation, elle pourrait remettre en question l'éligibilité de Sonko à la présidentielle prévue pour le 25 février 2024.