L’essentiel du rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement
Mercredi 28 juillet 2021 à 18:35

La Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a présenté mardi 25 mai 2021 son rapport général, dans le cadre d’une cérémonie présidée par le Roi Mohammed VI au Palais royal de Fès.

Le rapport, très attendu, est le fruit de plusieurs mois de consultations et de rencontres avec les différentes composantes de la société. Et pour cause, il est censé proposer un nouveau modèle de développement au Maroc qui permettra de libérer les énergies et restaurer la confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour l’ensemble des citoyens.
«La philosophie du rapport est construite autour de cette notion de libérer les énergies et retrouver de la confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous. Ce qui signifie, plus d’équité, plus de renforcement des capacités des acteurs pour qu’ils puissent participer à ce grand projet, mais ce qui signifie aussi un cadre de confiance permettant à l’ensemble des acteurs d’être en situation de responsabilité par rapport à la mise en œuvre et la réalisation des objectifs de ce modèle», a précisé Chakib Benmoussa, président de la CSMD, dans une déclaration à la presse.

Maroc d’aujourd’hui, Maroc de demain, leviers du changement… le document de 170 pages traite tous les axes à même de proposer un nouveau modèle de développement permettant d’assurer une réelle amélioration des conditions de vie des citoyens dans les années à venir.
Et pour cela, la Commission spéciale sur le modèle de développement s’est réunie avec toutes les composantes de la société (partis politiques, société civile, jeunes…), dans le cadre de séances de consultations marathoniennes, afin de faire un diagnostic réel de la situation au Maroc et récolter les propositions de tout un chacun pour un nouveau modèle de développement adéquat.

«Cette démarche participative a permis à la CSMD de caractériser l’état de développement du pays tel qu’il est perçu par les citoyens et les acteurs, soulignant autant les acquis, que les attentes et les aspirations», lit-on dans le rapport de la CSMD. Ce dernier précise que parmi les atouts qui ont fait l’unanimité au cours des consultations, figure au premier rang l’institution monarchique. «Au premier rang de ces atouts figure le consensus général autour de l’Institution monarchique, symbole de l’unité de la Nation, garante de la pérennité et de la continuité de l’Etat et arbitre suprême entre ses institutions. Ce consensus conforte la stabilité et la sécurité dont jouit le Royaume et sa capacité à gérer le temps long», souligne le rapport.
La même source relève toutefois que les différentes consultations ont fait ressortir des appréhensions quant à l’avenir notamment tout ce qui a trait à l’ascenseur social et la capacité des institutions publiques à veiller à l’intérêt général. 
«Après avoir connu des rythmes de croissance assez vigoureux au début des années 2000, l’économie nationale a vu sa capacité à créer des richesses et des emplois s’essouffler progressivement et malgré les résultats positifs enregistrés par le Maroc en matière de lutte contre la pauvreté, les inégalités sociales se maintiennent à un niveau élevé, dans un contexte de faible mobilité sociale, de déficit d’inclusion de certaines catégories de la population, et de protection sociale encore à ses débuts», note le rapport.
Par ailleurs, la Commission a identifié quatre freins systémiques au développement : manque de cohérence entre la vision et les politiques publiques, lenteur de la transformation structurelle de l’économie, capacité limitée du secteur public, en plus d’un sentiment d’insécurité et d’imprévisibilité.

S’agissant des aspirations des citoyens, elles s’articulent surtout autour des services publics de qualité. «Les citoyens écoutés aspirent à des services publics de meilleure qualité, pour garantir l’égalité des chances et renforcer les capacités individuelles, et nourrir le sens du civisme et du bien commun», lit-on dans le rapport. Ce dernier relève que quatre domaines clés ressortent des attentes des citoyens : l’éducation, la santé, le transport et les opportunités d’ouverture et d’épanouissement à travers la culture et le sport notamment.
Les concertations avec les citoyens font également ressortir une demande d’élargissement des voies de participation au niveau local et territorial. Ils veulent participer directement au développement de leur environnement et considèrent comme prioritaire, la création par l’économie nationale de plus de valeur ajoutée et d’emplois de qualité.
Par ailleurs, le rapport indique que la conception du nouveau modèle de développement tient compte des mutations nationales  et mondiales qui se dessinent à l’horizon 2035. «Au niveau national, notre pays est appelé à faire face à des transformations profondes à plusieurs niveaux qui conditionneraient sa trajectoire de développement», relève le rapport.
Ainsi sur le plan démographique, la population active est amenée à croître avec de plus en plus de jeunes demandeurs d’emplois. Au niveau social, l’ouverture croissante sur le monde grâce aux médias et aux réseaux sociaux est porteuse de nouvelles attentes et aspirations. Dans les territoires, l’accélération de l’urbanisation et la littoralisation accrue des activités économiques et humaines accentueraient les défis en matière de gouvernance des villes, de mobilité et d’aménagement du territoire. Et enfin sur le plan environnemental, l’accentuation des effets du changement climatique susciterait de fortes contraintes sur la biodiversité nationale et des pressions sur les ressources naturelles. 
A noter que la Commission spéciale sur le modèle de développement a mené des consultations élargies entre décembre 2019 et novembre 2020. Ces consultations ont été organisées sous forme de 70 séances d’écoute, 113 ateliers de travail et 35 séances d’écoute citoyenne. Toutes ces séances ont permis d’allers à la rencontre de plus de 10.000 personnes. 

Dans un autre registre, le rapport exprime aussi l’ambition de la CSMD pour le Maroc d’ici 2035. «L’atteinte de l’ambition exige de relever simultanément cinq objectifs de développement interdépendants et complémentaires à travers des paris d’avenir audacieux», précise la Commission. 
Dans le détail, on aspire à un Maroc prospère qui crée des richesses et des emplois de qualité à la hauteur de son potentiel ; un Maroc des compétences, où tous les citoyens disposent des capacités et jouissent du bien-être leur permettant de prendre en main leur projet de vie et de contribuer à la création de valeur ; un Maroc inclusif, qui offre opportunités et protection à tous et où le lien social est consolidé ; un Maroc durable, où les ressources sont préservées, dans tous les territoires ; un Maroc audacieux leader régional dans des domaines d’avenir ciblés.

 

Source : Medi1News.com
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