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Sénégal/présidentielle: La société civile se démarque des organisateurs des ‘’manifestations violentes’’

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mardi 13 février 2024
20:45
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Sénégal/présidentielle: La société civile se démarque des organisateurs des ‘’manifestations violentes’’
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Les organisations de la société civile membres du collectif ‘’Aar Sunu élection’’ (Protégeons notre élection) ont réaffirmé, mardi à Dakar, leur opposition à l’organisation de ‘’manifestations violentes’’ en guise de protestation contre le report du scrutin présidentiel au Sénégal.

‘’Nous nous démarquons très nettement des manifestations de casse, de destruction et de violence’’, a dit Djibril Gningue, directeur exécutif de la Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections.

Ce collectif s’insurge contre le report au 15 décembre 2024 de l’élection présidentielle sénégalaise initialement prévue le 25 février prochain.

‘’Nous sommes pour des manifestations pacifiques, avec des moyens d’expression pacifiques’’, a ajouté M. Gningue lors d’une conférence de presse tenue mardi à Dakar, notant que cette position a poussé le collectif à reporter la ‘’marche silencieuse’’ qu’il voulait organiser aujourd'hui et qui a été interdite par les autorités.

Le préfet de Dakar a interdit cette marche de protestation contre le report du scrutin présidentiel, disant craindre que la manifestation puisse ‘’perturber gravement’’ la circulation des personnes et de leurs biens.

‘’Nous pensons que nous pourrions […] être infiltrés, ce qui pourrait aboutir à une manifestation réprimée’’ par les forces de l’ordre, a fait noter à cet égard, Djibril Gningue, précisant que le collectif ‘’Aaar Sunu élection’’ prône une lutte ‘’pacifique’'

Des dizaines d’organisations syndicales, ainsi que des groupes citoyens et religieux, des enseignants et des commerçants sont membres du collectif.

La société civile veut se focaliser sur son objectif, ‘’le respect du calendrier électoral et de la Constitution’’, a tenu à souligner le professeur Babacar Guèye, l’un des membres de ce collectif.

Le président Macky Sall avait annoncé le 3 février le report de la présidentielle, qui a été repoussée par une loi adoptée par l'Assemblée nationale au 15 décembre 2024.

M. Macky Sall a justifié le report de la présidentielle par des querelles suscitées par le processus de validation des candidatures par le Conseil constitutionnel. Le chef de l'Etat a dit vouloir une élection incontestable dans le pays.

Il a affirmé également sa volonté "d'apaisement et de réconciliation" et a proposé un dialogue aux acteurs politiques.

Des médias locaux ont évoqué lundi la possibilité d'adoption mercredi en Conseil des ministres d'un projet de loi d'une amnistie générale.

Dans une déclaration conjointe publiée lundi, les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont invité l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à participer au dialogue national lancé par Macky Sall pour ”des discussions franches et loyales” afin que ”la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables”.

Diouf et Wade appellent la jeunesse dont ils disent comprendre ‘’les frustrations et le désarroi", "à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens, et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs’’.