Au moins 54 personnes ont perdu la vie à cause du choléra en Somalie au cours des derniers mois, ont indiqué lundi les Nations Unies, ajoutant que neuf de ces décès sont survenus au cours de la semaine écoulée, ce qui constitue le bilan hebdomadaire le plus élevé de l’année.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’épidémie, qui sévit actuellement dans ce pays de la Corne de l’Afrique, se propage et des cas de plus en plus nombreux sont signalés dans les États d’Hirshabelle, du Puntland et du Sud-Ouest.
Mogadiscio, la capitale, a connu une augmentation significative des cas de choléra au cours des deux dernières semaines.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis le début de l’année 2024, le nombre de cas signalés est trois fois supérieur à la moyenne des trois dernières années. Au 18 mars, plus de 4.383 cas ont été enregistrés.
Il s’agit d’un taux de létalité global de 1,2%, supérieur au seuil d’urgence fixé par l’OMS. Selon l’agence sanitaire de l’ONU, 62% des décès concernent des enfants de moins de 5 ans.
La combinaison de pluies incessantes, d’inondations et d’une sécheresse dévastatrice a rendu les enfants et les familles extrêmement vulnérables à la maladie. L’OMS indique pour sa part que l’épidémie est due à des niveaux élevés de malnutrition chez les enfants, à un accès insuffisant à l’eau potable et à un assainissement inadéquat au sein des communautés, entre autres facteurs.
Les agences humanitaires s’attendent à ce que l’épidémie s’intensifie avec le début des pluies Gu (avril à juin), qui devraient être supérieures à la normale, en particulier dans les districts à haut risque situés le long des bassins des rivières Shabelle et Juba.
"Les prochaines pluies de Gu devraient déclencher des épidémies dans des zones où la maladie n’a pas été observée depuis des années", a mis en garde l’OCHA.
Selon l'ONU, les partenaires et les autorités sanitaires somaliennes ont intensifié les activités de réponse et de préparation, guidées par un plan d’action de six mois dont la mise en œuvre nécessite 5,9 millions de dollars.
Selon l’OCHA, la réponse actuelle est confrontée à des défis, notamment le manque de personnel de santé qualifié pour gérer les cas compliqués, les mouvements de population importants, la faible sensibilisation des communautés, l’infrastructure médiocre des centres de traitement et le financement inadéquat.
En 2023, plus de 18.300 cas cumulés et 46 décès ont été signalés en Somalie, dont plus de la moitié concernaient des enfants âgés de moins de 5 ans.