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Coronavirus au Maroc : 2020, une année de tous les défis !

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lundi 28 décembre 2020
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Coronavirus au Maroc : 2020, une année de tous les défis !
Yousra El Aouiri
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Le Royaume du Maroc a mis en place une batterie de mesures exceptionnelles pour empêcher la propagation du virus dès le premier cas recensé sur son sol le 2 mars dernier. Des mesures saluées par plusieurs pays de par le monde.

Le SARS-CoV-2, plus connu sous le nom de Covid-19, est apparu pour la première fois dans la ville de Wuhan en novembre 2019, pour se répandre rapidement dans les quatre coins du monde quelques mois plus tard.

Épargné par la Covid-19 lors des deux premiers mois de 2020, ce n’est que le 2 mars 2020 que le Maroc a enregistré son premier cas. Il s’agit d’un ressortissant marocain en provenance d’Italie. Le 10 mars, le ministère de la Santé annonce le premier décès dû au Coronavirus.

Pour empêcher une propagation rapide du virus sur l’ensemble du territoire, les autorités marocaines ont rapidement réagi en instaurant des mesures strictes. Par ses mesures, le Maroc a priorisé le bien-être et la santé de ses habitants au détriment de son économie.

Retour sur ces mesures qui ont marqué la vie économique et sociale du Royaume tout au long de l’année 2020.

Épicentre de l’épidémie, la ville chinoise de Wuhan abritait une centaine d’étudiants marocains. En Février dernier et sous Hautes instructions Royales, les autorités marocaines ont procédé au rapatriement des étudiants établis à Wuhan. Les étudiants rapatriés ont été pris en charge à l'hôpital militaire de Meknès où ils étaient mis en quarantaine médicale pendant deux semaines.

Face à l’augmentation des cas en Europe, le Maroc a rapidement décidé de fermer ses frontières maritimes et terrestres avec l’Espagne et la France puis avec le reste du monde. La fermeture des frontières a eu des effets néfastes sur le tourisme et a poussé la Royal Air Maroc à mettre plusieurs de ses employés au chômage et à immobiliser une partie de sa flotte.

Expérience inédite dans l’histoire de l’éducation nationale, le Maroc a adopté les cours à distance pour éviter l’apparition des « clusters » dans les écoles et les universités.  Le 13 mars 2020, le MEN annonce la fermeture des crèches, des écoles, des collèges, des lycées et des universités « jusqu'à nouvel ordre ». En septembre, pour la reprise des cours, le ministère a indiqué dans un communiqué que les parents ont le choix entre le présentiel, l’école à distance, et le mode hybride.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : pour garder le virus sous contrôle,  le ministère de l'Intérieur déclare l'état d'urgence sanitaire et restreint la circulation dans tout le Royaume. L’état d’urgence est instauré le 20 mars dernier.  La vie des marocains se trouve alors chamboulée : cafés, restaurants, salles de cinéma et de théâtre, salles de fêtes, clubs et salles de sport, hammams, salles de jeux et terrains de proximité ont fermé leurs portes sur décision du ministère de l’Intérieur.

Voyages et rassemblements étant interdits, les citoyens marocains ont limité leurs déplacements. Ils ont été appelés à rester confinés chez eux sauf pour aller travailler, se soigner ou encore faire des courses de premières nécessités. Le télétravail a été adopté dans plusieurs établissements publics et privés.

Dès avril, les autorités marocaines ont rendu le port du masque obligatoire pour tous les déplacements. Des masques 100% Made in Morocco. En l’espace de deux mois, le Maroc a explosé sa capacité de production. Quatorze millions de masques sont produits quotidiennement dans les usines marocaines. Cette cadence de production a été saluée par de nombreux pays. Parmi eux : la France.

Face à la propagation du Coronavirus dans les régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les autorités sanitaires marocaines ont construit en un laps de temps record une multitude d’hôpitaux de campagne quadruplant ainsi le nombre de lits de réanimations et de soins intensifs en l’espace de neuf mois.  

Disponible 24H/24H et 7j/7, « Allo Yakada 080 100 47 47 », est destiné à renseigner la population sur les éventuels symptômes ressentis. Le ministère de la Santé a rapidement mis en place des numéros régionaux supplémentaires pour répondre aux interrogations des citoyens et les mettre en relation avec les hôpitaux chargés de traiter les cas de la Covid-19.

Les innovations technologiques se sont multipliées durant la pandémie du Coronavirus. Des innovations 100% marocaines, à l’instar du respirateur artificiel qui ont démontré, une fois de plus, tout le talent et le savoir-faire dont disposent les ingénieurs marocains. Le respirateur qui porte le nom de « Sircos »  a été mis au point en collaboration avec un comité de médecins composé d'une équipe de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS) et d'un médecin du service de santé militaire des Forces Armées Royales (FAR).

C’est dans les moments difficiles que l’on reconnaît ses alliés et le Maroc l’a bien prouvé durant cette pandémie. Le Royaume a démontré son engagement vis-à-vis du continent africain en envoyant, sous Hautes Instructions Royales, des aides médicales afin d’accompagner les pays africains frères dans leurs efforts de lutte contre la pandémie du Covid-19. Cette initiative illustre « de manière concrète l’engagement africain du Maroc et consacre la vision du Roi Mohammed VI pour la coopération sud-sud et pour l’émergence d’une Nouvelle Afrique: une Afrique forte, une Afrique audacieuse qui prend en charge la défense de ses intérêts, une Afrique influente dans le concert des Nations».

Vidéo Usines à l’arrêt, emplois perdus, la pandémie du Coronavirus a eu de graves répercussions sur l’économie mondiale et par extension sur celle du Maroc.

Pour soutenir l’économie nationale frappée par la pandémie du Coronavirus, un fonds spécial, « Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) », a été créé Sous Hautes instructions du Roi Mohammed VI. Ce fonds a permis de limiter le choc causé par le Coronavirus et de sauver des centaines d'emplois dans des secteurs clés de l’économie marocaine.  Selon un décompte de la MAP, le Fonds spécial du Coronavirus a atteint 28 milliards de DH à la date du 28 mars 2020.  L’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de Medi1 TV et Radio ont adhéré à la campagne de don au profit du Fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus, avec une participation de 2 millions de DH.

De son côté, la banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib, a décidé de réduire son taux directeur à 25 points. Dans le but d’augmenter la capacité des banques à financer leurs crédits auprès de Bank Al-Maghrib, cette dernière a instauré le dispositif suivant :

-    La possibilité de recours pour les banques à l’ensemble des instruments de refinancement en dirhams et en devises ;

-    L’extension à un très large éventail de titres et effets acceptés par Bank Al Maghrib en contrepartie des refinancements accordés aux banques ;

-    L’allongement de la durée de ces refinancements;

-    Et le renforcement de son programme de refinancement spécifique au profit de la TPME, en y intégrant, en plus des crédits d’investissement, les crédits de fonctionnement et en augmentant la fréquence de leur refinancement.

Les particuliers ont eux aussi pu bénéficier du report de l’échéance de leurs crédits auprès des banques.

Fortement impactés par la crise économique découlant de la pandémie du Covid-19, de centaines d’employés se sont retrouvés en difficulté financière ou encore, ont perdu leurs emplois. Pour leur venir en aide, la Caisse nationale de sécurité sociale a octroyé des aides allant de 1000 à 2000 DH mensuellement.

Artisans, plombiers ou encore vendeurs ambulants, les métiers de l’informel ont subi de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie du Covid-19. C'est dans l’optique de soutenir cette frange fragile de la société marocaine que le Comité de veille économique a alloué des aides financées par le Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus :

-    800 dirhams par mois pour les ménages de deux personnes ou moins ;

-    1.000 dirhams par mois pour les ménages formés de trois à quatre personnes ;

-    1.200 dirhams par mois pour les ménages de plus de quatre personnes.

Dès l’annonce de l’entrée en vigueur du confinement, les Marocains se sont rués sur les denrées alimentaires de première nécessité craignant une pénurie. Face à cette ruée, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a assuré que le marché marocain ne souffrira d’aucune discontinuité dans son approvisionnement en produits agricoles et de la pêche.

La pandémie du Coronavirus a eu des retombées sociales désastreuses. Près de 1,9 millions de personnes se sont retrouvées au chômage au Maroc. Ce chiffre n’inclut pas les travailleurs du secteur informel. Ahmed Halimi Alami, le Haut Commissaire au Plan, a déclaré que « l’année 2020 était la pire pour l’économie marocaine depuis 1999 ».

La pandémie du Coronavirus a été le cœur battant des discours Royaux de 2020.  D'ailleurs le discours du 67ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple a été complètement consacré la crise sanitaire. Le Roi Mohammed VI a appelé les Marocains à « observer une conduite civique, exemplaire et responsable ».

Après trois mois d’arrêt dû à la pandémie du Coronavirus, l’économie marocaine a été mise à rude épreuve. Le 11 juin dernier, le porte-parole du gouvernement a déclaré que les activités économiques allaient reprendre graduellement. Un souffle nouveau pour les restaurateurs, les propriétaires de cafés, de salles de sport… Zone 1, Zone 2 … le Maroc a été scindé en deux pour permettre aux citoyens confinés pendant trois mois de circuler dans le Royaume en minimisant le risque de contagion.

-    La zone 1 comprend 59 préfectures et provinces et 61% de la population et qui a bénéficié depuis jeudi 11 juin de mesures d’allègement relativement développées;

-    Et la zone 2 regroupe les plus grandes villes et centres d’activités économiques et administratives (16 préfectures et provinces), dans laquelle les restrictions ont pratiquement été toutes maintenues. Cette classification a été modifiée tout au long de l’année en se basant sur la situation épidémiologique de chaque région.

Pour stopper la propagation du Coronavirus et retrouver « un semblant » de vie normale, le seul espoir reste une vaccination massive. Les premiers pays à se lancer dans la course au vaccin sont la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne, la Grande- Bretagne et les Etats-Unis.

Le Maroc a opté pour le vaccin chinois Sinopharm et le vaccin britannique Astranzenca. Le 26 octobre dernier, le ministre de la Santé avait déclaré qu’un vaccin serait disponible avant la fin de l’année. Khalid Ait Taleb a noté qu'"aucun effet secondaire n'a été observé chez les volontaires, à l'exception d'un cas souffrant à la base d'une malformation congénitale ».

Pour rappel, 600 volontaires marocains, dont 300 volontaires placebo, ont pris part à l’essai vaccinal du Chinois Sinopharm phase 3. D’après la presse chinoise, le vaccin a été testé sur 50.000 personnes en dehors de la Chine (Maroc, Bahreïn, Pérou, Argentine, Émirats Arabes Unis).

Le vaccin sera gratuit pour l’ensemble des marocains selon des Hautes Instructions Royales. Cette attention royale a pour principaux objectifs d’immuniser la majorité de la population et de reprendre une vie normale dans les plus bref délais. Le ministre de la Santé marocain, Khalid Ait Taleb a annoncé jeudi 24 novembre devant le Conseil de gouvernement que le Maroc a acquis 65 millions de doses des deux vaccins (chinois et britannique). La population ciblée par la campagne de vaccination est de 25 millions de personnes.

Selon le ministère de la Santé, la campagne de vaccination s'étalera sur 12 semaines à un rythme de 6 jours de travail sur sept et quatre périodes de 21 jours, soit une moyenne de 150 à 200 vaccinations par jour pour chaque personnel de santé. Le personnel de la santé, les autorités publiques, les services de sécurité et le personnel du secteur de l'éducation nationale bénéficieront en premier lieu de ces vaccins.

Moncef Slaoui, l’éminent scientifique marocain chargé du vaccin américain Moderna, a déclaré qu’un « probable retour à la vie normal pourrait se faire en avril 2021 ». Il a salué la stratégie marocaine de vaccination.

Sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, le Maroc a pu affronter la pandémie du Coronavirus et a démontré au monde sa capacité à gérer une crise d’une telle ampleur. Médecins, infirmiers, autorités publiques, services de sécurité et personnel du secteur de l'éducation nationale ont prouvé qu’en s’unissant, rien n’est impossible. Un grand merci à eux !