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17ème session de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée

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vendredi 16 février 2024
18:03
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17ème session de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée
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S'est ouvert ce vendredi à Rabat la 17ème session de l'Assemblée parlementaire de l'Union pour la Méditerranée (AP-UpM). Plusieurs thématiques phares étaient inscrites à l'ordre du jour, en particulier la jeunesse, l'emploi, l'investissement, la formation, l'enseignement supérieur, l'agenda climatique et énergétique, la digitalisation de l'économie, autant de points qui montrent l'urgence et la pertinence d'agir dans un cadre de coopération renforcée.

Les députés de la région euro-méditerranéenne ont plaidé à ce titre pour un engagement commun renouvelé en faveur de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans la région euro-méditerranéenne afin de répondre aux aspirations des peuples. Les députés ont ainsi affirmé que le renouvellement de cet engagement passe inéluctablement par la promotion de l'action collective pour faire face aux défis auxquels est confrontée la région.

Rachid Talbi El Alami

Ainsi, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi El Alami, a appelé à faire renaître la confiance dans le partenariat afin de trouver des réponses aux nouveaux et anciens défis que confronte la région euro-méditerranéenne. "Il s'agit d'une nécessité impérieuse de faire renaître la confiance dans notre partenariat afin de trouver des réponses aux questions qu'impose le contexte actuel et aux nouveaux et anciens défis que confronte notre région euro-méditerranéenne", a-t-il affirmé.

Abordant le conflit au Moyen-Orient, El Alami a souligné que la cause du peuple palestinien reste au cœur de l’instabilité au Moyen-Orient. "Dans ce conflit, nous devons nous pencher sur le nœud du problème, à savoir mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’indépendance et à l’établissement de son État indépendant sur son territoire national : un État souverain et viable, vivant en paix et en coexistence avec le reste des États de la région", a-t-il dit. Il a dans ce contexte appelé à garder à l'esprit que tant que les questions du Moyen-Orient ne sont pas réglées sur la base de la justice et du droit international, "notre région euro-méditerranéenne demeurera otage de l’instabilité, des conflits et du chaos".

La région, a-t-il ajouté, est confrontée à l’extrémisme et au terrorisme qui trouvent leur terreau fertile dans le chaos, la pauvreté et l’absence d’institutions. "S'il est nécessaire de continuer à adopter la réponse sécuritaire à l'égard des organisateurs, des financiers et des auteurs des projets terroristes, il est toutefois primordial d’assécher les sources du terrorisme et éliminer l'environnement qui le favorise, tout en continuant à consolider les libertés, la démocratie et les droits humains, et à diffuser une culture de la coexistence", a-t-il fait observer.

Ces défis et facteurs ainsi que d’autres qui se situent en dehors et au-delà de l’espace euro-méditerranéen, contribuent à une recrudescence frappante de la migration irrégulière, de l’asile et du déplacement, avec toutes les tragédies humaines qui en découlent, a souligné El Alami.

"Si les migrations dans notre bassin méditerranéen ont constitué un phénomène d’enrichissement, de brassage et de convergence culturelle intense, riche et unique, elles sont devenues aujourd’hui, malheureusement, une source de conflits, de racisme, de discrimination, et de stigmatisation de l'autre, nourrie par les médias de la désinformation".

Sous cet angle, il a appelé à ne pas perdre de vue les modèles réussis de l’intégration et de la gestion communes du phénomène de la migration irrégulière entre le Nord et le Sud, tels que l'incarne le modèle de coopération multiforme entre les Royaumes du Maroc et de l'Espagne pour faire face à ce phénomène.

Francina Armengol

La présidente du Congrès des députés du Royaume d’Espagne et vice-présidente de l'AP-UpM, Francina Armengol, a indiqué que ces défis portent notamment sur l’instauration de la paix au Moyen-Orient et la gestion plus flexible des flux migratoires de manière à améliorer la migration légale et sûre qui respecte les droits de l’Homme.

Armengol a également souligné la nécessité de s'attaquer aux causes des flux humains, notamment le changement climatique, la violence, la haine, la rareté d'eau et de nourriture, et l'absence de meilleures opportunités de vie, affirmant que le l'UpM s’érige désormais en une institution cruciale et d'une grande valeur symbolique qui œuvre pour la promotion de la coopération et du développement.

Marc Angel

Pour sa part, le vice-président du Parlement européen et vice-président de l'Assemblée parlementaire de l'AP-UpM, Marc Angel, a relevé que "nous vivons dans une époque complexe où de nombreux repères de l'ordre international sont fragilisés ou remis en question, ajoutant que l'intégration euro-méditerranéenne, en tant qu'outil ambitieux et nécessaire est ainsi mise à l'épreuve". Selon lui, "de nombreux foyers de guerre et des conflits non résolus menacent d'éloigner la perspective essentielle et souhaitable d'un véritable partenariat politique et économique, unissant les deux rives de la méditerranée".

"L'UpM, notre Assemblée parlementaire, mais aussi d'autres forums régionaux peuvent et doivent jouer un rôle important dans la promotion de la paix", a-t-il soutenu, notant qu'"en collaborant étroitement entre nous avec nos partenaires internationaux, nous devons travailler pour instaurer un climat propice à la paix et à la stabilité dans la région".

Sur ce registre, il a mis l'accent sur l'urgence de "redonner l'élan au processus d'intégration euro-méditerranéen", appelant les deux rives de la Méditerranée a davantage d'investissement politique en faveur de ce processus.

Mohamed Abou El Enein

Le vice-président de la Chambre des représentants d'Égypte et vice-président de l'AP-UpM, Mohamed Abou El Enein, a aussi indiqué que les défis économiques et sociaux et les transformations mondiales exigent une plus grande solidarité et une complémentarité plus profonde dans les domaines à intérêt commun, appelant dans ce sens à créer une institution financière euro-méditerranéenne qui dirigera les projets, commercialisera et financera les opportunités d'investissement commerciales, notamment les projets d'infrastructures, telles les expériences d'intégration régionales réussies dans l'Union européenne.

Il a également appelé à transformer le défi du changement climatique en opportunité pour encourager plus d'investissements en énergies renouvelables et en hydrogène vert, et pour la liaison des réseaux d'électricité et la création d'un marché régional d'électricité pour profiter du potentiel énorme des pays du sud en la matière, en plus de l'élargissement du partenariat euro-méditerranéen envers l'Afrique et le Golfe arabe.

Kamal El Mahdaoui

Pour sa part, le directeur politique du secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée, Kamal El Mahdaoui, a pour sa part affirmé que l'Assemblée se réunit dans un contexte difficile en raison de la crise à Gaza, expliquant que l'année 2023 a remis l'enjeu de la paix et de la stabilité en tête de notre agenda, puisqu'il est nécessaire de ne pas impacter les réalisations de la région euro-méditerranéenne.

"Les contours d'une nouvelle Méditerranée se dessine sous nos yeux et nous invite tous à se mobiliser davantage pour tirer profit des avantages de la coopération et assurer un meilleur avenir à notre espace euro-méditerranéen".

L'agenda de la stabilité et de la sécurité demeure une priorité pour ne pas reléguer au second plan les multiples attentes de la méditerranée, a-t-il fait observer, ajoutant que la voie pour une meilleure Méditerranée "doit animer nos efforts collectifs et nos actions communes pour assurer aux futures générations un avenir meilleur", rappelant l'urgence d'instaurer un cessez le feu durable pour préserver la vie des innocents.